Soutenance de thèse en doctorat : Tohei TEOPHILUS
Résumé de la thèse
En Polynésie française, il existe plus de 400 espèces de macroalgues dont 32 Phaeophyceae. Cette diversité est en perpétuelle évolution du fait de l’intérêt pour ces espèces et l’utilisation d’une approche intégrative. A Tahiti, les Fucales plus connues, ne présentent aucun changement de diversité contrairement aux Dictyotales (quatorze espèces) et aux Ectocarpales (cinq espèces).
Depuis les années 80, on assiste à la prolifération de Turbinaria ornata et Sargassum pacificum (Fucales). Sur les récifs d’Arue et de Punaauia (Tahiti, Polynésie française), la prolifération des Fucales semble se stabiliser depuis 2004 mais le phénomène s’amplifie depuis une dizaine d’année avec les Dictyotales et les Ectocarpales. Ces proliférations peuvent en partie être expliquées par les modifications des facteurs environnementaux (e.g. température, houle, nutriments, matière en suspension) qui favorisent leur développement.
Les suivis de la variabilité spatio-temporelle du recouvrement et de la biomasse de ces espèces à l’échelle des classes d’habitats et des récifs à court (mensuel), moyen (année) et long terme (dizaine d’années) permettent d’anticiper ces changements et leurs impacts sur les récifs coralliens.
Parmi ces algues brunes, l’ordre des Dictyotales sont très souvent impliquées dans les changements de communautés (ou « phase shift »). Qu’en est-il des récifs coralliens de Polynésie française? Comment ces proliférations algales interagissent avec les autres organismes au sein des écosystèmes coralliens de Tahiti ?
Par ailleurs, ces algues proliférantes représentent des biomasses considérables qui sont une source potentielle de molécules d’intérêt dont la valorisation ouvrirait des perspectives de développement d’activités innovantes pouvant stimuler l’économie locale. Depuis 2014, la valorisation des macroalgues est en plein essor et semble promise à un avenir durable. Parmi les 27 macroalgues précédemment étudiées en Polynésie française, D. bartayresiana, D. hamifera, S. asperum et P. boryana (Dictyotales) ont montré des résultats prometteurs.
Ces espèces également étudiées dans de nombreuses régions du monde ont montré d’importantes activités antioxydantes (teneurs en composés phénolique et antiradicalaire) et antibactérienne (e.g. Vibrio harveyi) pour les secteurs industriels de la cosmétique et de la nutrition des cheptels de pisciculture.
De plus, l’échantillonnage des Dictyotales à plusieurs périodes de l’année sur les sites d’Arue et de Punaauia ont permis d’expliquer partiellement les variations chimiques interspécifique et intraspécifique observés sur les profils UHPLC lors de la purification des composés et à travers des criblages d’activités biologiques.
Mots clés : Macroalgues, Phaeophyceae, Tahiti, diversité, approche intégrative, Fucales, Dictyotales, Ectocarpales, prolifération, phase-shift, Arue, Punaauia, facteurs environnementaux, variabilité spatio-temporelle, valorisation, antioxydant, antibactérien, cosmétique, pisciculture.