Soutenance de thèse en Doctorat : Kristelle Hugues
La cosmétopée polynésienne a fait l’objet, depuis 2013, d’études précurseures pour poser les bases du concept tant au niveau théorique que pratique. Les travaux de cette thèse s’inscrivent dans la continuité de cette recherche et ont pour objectifs, premièrement, de faire ressortir la diversité des ethno-usages polynésiens et leurs domaines cosmétiques d’application puis, de mener une étude des mécanismes d’action et des constituants chimiques des plantes à forte potentialité en vue de les proposer comme ingrédients cosmétiques naturels et éthiques.
Une diversité de cibles cosmétiques a été relevée mais les soins de la peau et ceux des cheveux se sont démarqués car ils sont les plus représentatifs des usages quotidiens et traditionnels en termes de cosmétopée polynésienne, et ont ainsi été priorisés dans cette étude.
Les parties aériennes de Bidens pilosa, les feuilles de Calophyllum inophyllum et les fruits de Fagraea berteroana ont été retenues pour leur développement et valorisations potentielles en soins des cheveux.
Les trois espèces induiraient la prolifération des cellules de la papille dermique, cellules primordiales dans le cycle de croissance du cheveu. Cette bioactivité serait due à l’activation de la voie Wnt à travers la régulation de différents gènes et l’augmentation de la production de la β-caténine protéique. Les activités démontrées ont été attribuées notamment à la présence de flavonoïdes glycosylés chez les trois espèces, de la procyanidin B2
(anthocyanoside) chez C. inophyllum, des polyacétylènes chez B. pilosa et de l’acide p-coumaroyloxycorosolique (triterpénoïde) chez F. berteroana.
Ces résultats représentent la première étude de plantes de la cosmétopée polynésienne sur une cible du cycle capillaire et la première caractérisation de la composition chimique des fruits de F. berteroana. Aussi, ces travaux participent aux efforts de valorisation concrète des usages cosmétiques traditionnels en Polynésie française.