Séminaire du 25 juin 2021 : Pr Christine Gérardin
L'épuisement des ressources pétrochimiques facilement accessibles suscite depuis quelques années un intérêt croissant pour l'utilisation de matières premières renouvelables. La chimie bio-sourcée s'est d'abord développée autour des agro-ressources annuelles et plusieurs rapports témoignent de la pertinence d'une telle approche. Cependant, la tendance se tourne maintenant également vers l'utilisation de la biomasse ligno-cellulosique du bois pour son potentiel en tant que source de carbone renouvelable, extrêmement abondante sur terre, et dont l'utilisation n'interfère pas avec les ressources alimentaires. Cependant, la chimie du bois est encore un domaine émergent, au niveau national et mondial, et n'a pas encore trouvé une place pertinente dans les autres travaux de recherche liés aux agro-ressources. La ressource forestière française par exemple, bien qu'en augmentation, est encore sous-exploitée de nos jours. L'industrie de la première transformation du bois produit chaque année d'énormes quantités de déchets (écorce, sciure, nœuds, autres copeaux et chutes) qui sont actuellement recyclés soit dans l'industrie du papier ou du carton, soit utilisés comme sources d'énergie, ce qui signifie dans les deux cas des marchés à faible valeur ajoutée. Les différents projets du laboratoire s'inscrivent dans ce contexte de développement durable et de valorisation des sous-produits de l'industrie du bois, à travers l'utilisation des métabolites secondaires du bois pour des applications à haute valeur ajoutée mais aussi des molécules issues de la déconstruction des polymères de la biomasse pour des applications dans des marchés de chimie de masse comme les tensioactifs ou les gélifiants.
Les objectifs des exemples de recherche développés dans cet exposé concernent la valorisation des sous-produits de l’industrie de la première transformation du bois et correspondent à l’hémi-synthèse de composés polyfonctionnels à partir de molécules extractibles du bois. Il s’agit en particulier de modifier la balance hydrophile-lipophile des composés de base et ainsi concevoir des composés amphiphiles originaux ou des gélifiants biocompatibles ou encore des monomères polymérisables pour diverses applications. Les molécules de base valorisées correspondent à des composés accessibles facilement et disponibles en quantité suffisante pour les applications visées.