Le programme de recherche PLATHECO
Plantes polynésiennes thérapeutiques et cosmétiques
De nos jours, de nombreuses entreprises pharmaceutiques et cosmétiques s’inspirent des végétaux et puisent leurs ressources dans la nature pour la création des produits de demain. La recherche de nouvelles molécules représente un grand intérêt. Les substances naturelles sont une source potentielle de nouveaux traitements. La Polynésie française est un véritable laboratoire naturel avec plus de 70% d’endémisme dans sa flore terrestre vasculaire. La richesse de cette flore se retrouve également dans les plantes introduites par les polynésiens, notamment dans leurs productions vivrières. Parmi ces cultures, on retrouve deux espèces : Artocarpus altilis et Musa troglodytarum, plus communément appelés « uru » et « fei ».
Artocarpus altilis, l’arbre à pain, est connu sous plusieurs noms vernaculaires dont le plus usité est « uru ». C’est un arbre pouvant aller de 3 à 25 m de hauteur. Il possède des feuilles persistantes à caduques spiralées qui étaient utilisées pour envelopper les aliments à cuire. Son bois mi-dur était utilisé pour la confection de pirogues et sa sève abondante comme gomme à mâcher. Ces fruits, de forme ronde à oblongue, sont produits toute l’année. Cette espèce est retrouvée en basse altitude et pousse sur sol volcanique et calcaire et est présente dans plusieurs îles du Pacifique comme en Polynésie française. De nombreuses études ont montré Artocarpus altilis comme étant une source de molécules d’intérêts. En effet l’extrait diéthyléther de bois de « uru » a démontré une activité anti-cancéreuse, tandis que l’extrait méthanolique d’écorce présente une forte activité antioxydante.
Musa troglodytarum ou « fei » est un arbre fruitier pouvant atteindre 6 m de hauteur. Il possède de larges feuilles nervées et ces fruits sont sous forme de régime dressé et ne se consomment que cuits. Cette espèce est présente en Polynésie française ainsi que dans les îles du Pacifique sud oriental telles que la Nouvelle-Calédonie, Fidji, Vanuatu où elle est retrouvée en basse et moyenne altitude. Très appréciée d’un point de vue gustatif, plusieurs études ont permis d’identifier certaines molécules présentes dans la pulpe du fruit. On y retrouve des composés tels que des phénols, des lactones ou encore des composés carbonylés, mais également des caroténoïdes. Au Vanuatu, la peau de « fei » était utilisée dans le traitement de l’aménorrhée. Contrairement au « uru », le « fei » reste peu étudié d’un point de vue phytochimique d’où l’originalité de trouver de potentielles activités chez cette espèce et de rechercher les molécules responsables de ces activités.
Ainsi cette diversité d’espèces vivantes présentes en Polynésie française fait l’objet de plusieurs études menées au sein de l’UMR-EIO. Au fil des années, l’équipe de phytochimie s’est dotée de plusieurs tests d’activités permettant l’identification et la détermination de propriétés biologiques des substances naturelles. Ainsi ce projet a pour but d’identifier des molécules d’intérêts thérapeutiques et cosmétiques (activité anti-inflammatoire, anti-tumorales et anti-âge) présentent dans le « uru » et le « fei ». Différents axes y seront développés allant de l’identification taxonomique et génétique des différentes variétés de « uru » et de « fei » à l’évaluation d’activités biologiques. En outre, ce travail contribuera à améliorer les connaissances sur la biodiversité de la flore polynésienne en vue de la valoriser et de la préserver.
Source de financement | Bourse de thèse MESRT Université de la Polynésie française - Ecole Doctorale du Pacifique ( ED 469) |
Subvention accordée | 83 911 € |
Durée du projet | 3 ans |
Date de démarrage | Mars 2018 |
Porteur du projet | TEAI Taivini (projet en Coordination) |
Partenaires | Direction de l'Agriculture, Cellule Recherche Innovation Valorisation, Maurice WONG |