Gambier : Les Scientifiques, la Commune et la Population mobilisés pour la constrcution d'un projet de gestion intégrée et durable du territoire
Durant une semaine, des chercheurs de l’Université de Polynésie française (UPF) et de l’Ifremer, rattachés à l’Unité Mixte de Recherche UMR-EIO, ont réalisé des actions sur le terrain et des ateliers de travail avec les acteurs locaux aux Gambier. Ces travaux ont notamment été réalisés dans le cadre d’un projet International, le projet RESCCUE, pour lequel l’archipel constitue un site pilote.
Des expériences sur le terrain,
visant à étudier les interactions entre perliculture et environnement
L’UMR-EIO intervient sur le terrain, avec les acteurs locaux, en soutien aux projets de développement du territoire. Cette semaine, l’étude portait sur les interactions entre la perliculture et l’environnement. Les chercheurs ont déployé des techniques innovantes en plongée, comme ici dans des bulles appelées « Enceintes Métaboliques », grâce auxquelles on peut mesurer directement les échanges entre les nacres et leur environnement (leur respiration, la nourriture qu’elles consomment et aussi les rejets produits). Ces informations sont capitales pour estimer la capacité du lagon à soutenir l’activité perlicole.
Au-delà, les échanges ont été organisés dans le cadre d’une réunion avec les perliculteurs le lundi 05 septembre à la mairie de Rikitea. Lors de cette réunion, une présentation des résultats de travaux de recherche réalisés dans le cadre du programme POLYPERL a été réalisée. Les discussions ont également porté sur l’évaluation et la gestion des déchets professionnels issus de la perliculture. L’ensemble de ces travaux contribue à l’analyse de faisabilité d’une démarche qualité pour la perliculture à l’échelle locale, et participe à un développement durable de cette activité qui constitue le poumon économique de l’archipel.
Une démarche participative,
pour inviter la population à construire un projet de développement durable
S’appuyant sur les connaissances acquises jusqu’à aujourd’hui sur le territoire, sur l’expertise des partenaires techniques du projet sur différentes thématiques et sur les savoirs et les attentes des acteurs locaux, l’UPF est chargée au sein du projet RESCCUE d’appuyer la construction d’un plan de développement durable du territoire pour les 15 – 20 ans à venir. Ceci s’inscrit dans une démarche progressive et s’appuie sur des actions de concertation. Ces dernières sont mises en place conjointement avec la Commune qui s’implique fortement dans le projet. Cette concertation prend alors la forme de réunions publiques, d’ateliers participatifs, d’échanges ou rencontres avec les acteurs locaux.
Dans cet objectif, différents ateliers de discussion ont été organisés :
Atelier 1 : mercredi 31 août 2016 – Le patrimoine dans la vie locale : quelle appropriation pour demain ? Cette rencontre a réuni près de 25 participants et a permis d’identifier ce qui était particulièrement important au niveau des patrimoines naturels (faune et flore terrestre, coraux …) et culturels (langue, danses, légendes, vestiges …) pour les personnes en présence, mais aussi quels étaient les enjeux actuels et à venir quant à leur conservation et valorisation pour un développement durable.
Atelier 2 : vendredi 02 septembre 2016 – Un territoire, un lagon : quelles utilisations pour ces espaces ? Réunis autour d’une carte, les participants ont pu exprimer sur ce qui caractérise chacune des zones composant le territoire des Gambier, tant au niveau du lagon que des îles, îlots et motus. Au vu des activités et usages en place et des projets futurs, il a pu être étudié les enjeux liés à leur possible articulation, ainsi qu’à la préservation des ressources et plus largement de l'environnement pour les générations futures.
Des partenariats locaux avec l’école et le collège,
afin d’associer les plus jeunes au projet !
Pour toucher toutes les générations, les chercheurs de l’UMR-EIO sont intervenus et ont échangé avec les élèves du collège et du CED afin de leur apporter des informations générales sur les formations / métiers possibles, leur présenter des travaux de recherche, les initier à de nouveaux outils pédagogiques (cartographie en ligne par exemple) et enfin les sensibiliser au respect de leur environnement d’exception.
Au niveau de l’école primaire, une animation avec les classes de CM1 et CM2 a consisté à faire s’exprimer les élèves sur le sujet « Dessine-moi ton île ». Les dessins ainsi obtenus permettront de voir quelles représentations les élèves se font de leur(s) île(s) ? Ceci participera au diagnostic global du territoire et pourra être valorisé localement au travers d’une exposition.
Dans la suite de cette mission,
de nombreuses actions seront proposées,
Ces échanges avec les acteurs du territoire ont été fructueux. Ils témoignent de leur mobilisation pour la construction d’un projet de développement durable des Gambier et de valorisation d’une culture, d’une langue et d’un patrimoine naturel qui leur sont propres. Ces prochaines semaines seront consacrées à l’analyse des résultats afin ensuite d’en restituer la synthèse aux acteurs. Grâce à l’implication de la Commune et également l’investissement des autres partenaires du projet RESCCUE, de nouvelles actions sont programmées pour les mois à venir et seront appuyées par une démarche participative qui sera maintenue tout au long du projet.
Le projet RESCCUE est un projet régional à l’échelle du Pacifique. Il est coordonné par le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique et financé principalement par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) pour une durée de 5 ans. En Polynésie française, il est piloté par le Pays (Direction de l’Environnement) et mis en œuvre de façon opérationnelle par l’Agence des aires marines protégées appuyée par un ensemble de partenaires dont l’Université de Polynésie française.
Le projet permet le déploiement d’expertises et d’activités concrètes de terrain dans les domaines terrestres et marins. Il vise notamment à mettre en place un plan de développement durable du territoire pour les 15 / 20 ans à venir. A cet effet, des actions de concertation impliquant les acteurs locaux et toute la population sont mises en place avec l’appui de la Commune qui met à disposition du projet un animateur local, Pierre Teicho Paeamara. L’UPF est ainsi chargée de mettre en place des réunions publiques, des ateliers participatifs, des échanges et rencontres avec les acteurs locaux pour partager un diagnostic de territoire, identifier des enjeux locaux et définir progressivement des objectifs et des actions à inscrire dans un plan de gestion intégrée et durable du territoire.