Euro-Argo

Euro-Argo est la contribution européenne au réseau international Argo constitué de près de 4000 flotteurs profilants autonomes qui mesurent en temps réel la température et la salinité depuis la surface jusqu'à 2 000 mètres de profondeur sur l'ensemble des océans. Euro-Argo est une structure légale européenne (European Research Infrastructure Consortium, ERIC) coordonnée par la France et qui pérennise et renforce les contributions européennes au réseau Argo.

Contexte

Lancé en 2000 par la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’Unesco (COI) et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le programme international Argo est un élément essentiel du système global d’observation des océans mis en place pour suivre, comprendre et prévoir le rôle de l’océan sur le climat de la planète. Fin 2007, le projet a atteint son objectif initial avec 3000 flotteurs opérationnels. Avec les observations des satellites, les données des flotteurs Argo sont la principale source d'information pour les chercheurs s'intéressant au climat et à l'océan, pour la prévision saisonnière et climatique ainsi que pour les centres d'analyse et de prévision océanique.

Fonctionnement

La création de l'ERIC Euro-Argo en 2014 a pour objectif d’optimiser, de pérenniser et de renforcer la contribution de l’Europe au programme Argo et de fournir un service d’excellence à la communauté scientifique (océan, climat) et à l’océanographie opérationnelle. Euro-Argo vise également la préparation d’une nouvelle phase d’Argo, avec une extension aux plus grandes profondeurs, aux paramètres biogéochimiques et à la couverture des zones polaires.

L’ERIC Euro-Argo assure ainsi un rôle de coordination et est en charge de l’achat et du suivi de flotteurs européens. Neuf pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Norvège, Grèce, Pologne, Finlande) font partie des membres fondateurs de l’infrastructure dont le siège est situé au centre Ifremer de Brest.

La contribution française à ce programme est coordonnée au sein de la structure inter-organismes Coriolis, pilotée par l’Ifremer, et qui regroupe les principaux organismes français impliqués en océanographie (CNES, CNRS/INSU, Ifremer, IPEV, IRD, Météo-France, SHOM). La France est par ailleurs très active dans tous les aspects du programme Argo : elle possède l'un des deux centres mondiaux de traitement des données Argo, elle participe au développement de l'instrumentation (flotteurs Provor et Arvor) et à la mise à l'eau des flotteurs, elle contribue à la recherche (océan, climat, biogéochimie) et à l’océanographie opérationnelle (Mercator Ocean, Service Marin de Copernicus).

NAOS, préparer la nouvelle phase du programme Argo

Le projet Equipex NAOS du programme « Investissements d’avenir», coordonné par l’Ifremer et porté avec l’université Pierre et Marie Curie, prépare les évolutions d’Argo pour la prochaine décennie. NAOS a permis de mettre au point la nouvelle génération des flotteurs Argo français et de renforcer l'offre industrielle française via le partenariat avec la PME NKE. Ces nouveaux flotteurs plus performants sont capables d’atteindre les plus grandes profondeurs, d’intégrer des capteurs biogéochimiques et d’explorer les zones polaires. En 2014, plusieurs prototypes de nouveaux flotteurs profonds Argo (Deep Arvor) français capables d’atteindre des profondeurs de 4 000 m ont été, notamment, testés avec succès en mer par l’Ifremer. Des expériences scientifiques pilotes sont maintenant en cours en Méditerranée et en Arctique (flotteurs avec capteurs biogéochimiques) et en Atlantique Nord (flotteurs profonds avec capteurs d’oxygène).