Projet ZABRI

Située à l’extrémité ouest de la Bretagne, la rade de Brest offre un patrimoine marin exceptionnel. D’une surface totale de 180 km2 pour une profondeur moyenne de 8 m, cet écosystème macrotidale (marnage maximum de 8 m) semi-fermé se caractérise par une multitude d’habitats côtiers remarquables.

Sur le plan de l’écologie benthique, la rade héberge tout d’abord de nombreux bancs de Maërl favorisant une forte biodiversité. Ces milieux sont riches en praire et en coquilles Saint Jacques. Cette dernière espèce y fait d’ailleurs l’objet d’une aquaculture semi-extensive unique en France permettant de faire vivre une flottille de 38 pêcheurs. 

L’huitre plate constitue aussi une espèce d’importance: espèce native autrefois dominante, elle ne subsiste plus que dans quelques écosytèmes en France, dont la rade de Brest, milieu dans lequel elle arrive à se reproduire encore avec succés chaque année. Mais ces derniers bancs y sont menacés et avec eux toutes les espèces qui en dépendent. Les huîtres plates font en effet partie des espèces dites ingénieur d’écosystème : elles créent des habitats favorables à l’installation d’autres organismes et augmentent ainsi la biodiversité de leur environnement proche.

Le pétoncle profite d’ailleurs des habitats crées par les bancs d’huîtres plates. Il est, lui aussi, encore présent en rade de Brest et fait l’objet d’une exploitation régulière mais là aussi ces populations sont menacées. Sans démarche de conservation, de restauration et de soutien aux stocks, ces espèces risquent de disparaître de la rade et avec elles toute l’économie maritime qui en dépend.

Les estrans de la rade sont aussi particulièrement riches d’une autre espèce d’huitre : l’huitre creuse. Introduite il y a 50 ans maintenant, à des fins de conchyliculture, elle s’est reproduite à la faveur des étés chauds et s’est progressivement installée dans des milieux de plus en plus septentrionaux: la rade compte désormais de nombreux récifs sauvages d’huitres creuses, garant là aussi d’une forte biodiversité. Ces bancs subissent pourtant de fortes mortalités depuis les années 2008 : la dynamique de ces bancs restent donc à surveiller et l’ostréiculture qui en dépend fait elle aussi l’objet d’une attention particulière.

Un autre mollusque filtreur est aussi très abondant en rade : la crépidule, mais il semblerait là aussi que cette espèce y soit sur le déclin et les causes sont pour l’instant mal connues. Pour compléter le paysage des mollusques marins présents en rade de Brest, il faut aussi citer la présence en abondance de palourdes, de coques mais aussi de bancs naturels de moules et de façon saisonnière de grandes populations de seiches qui viennent s’y reproduire : la rade fait aussi l’office de nurseries pour de nombreuses espèces pélagiques.

Fort de cette richesse, ce milieu est au carrefour de nombreux usages et fait l’objet d’une zone atelier unique labellisée par l'Institut Ecologie et Environnement (INEE) du CNRS en 2012 : la Zone Atelier Brest Iroise (ZABRI) fait partie des 13 zones ateliers françaises (http://www.za-inee.org/fr) et du réseau des zones ateliers européennes LTER (http://www.lter-europe.net). Notre laboratoire co-anime au sein du LEMAR cette zone atelier unique en France.

En savoir plus sur la Rade de Brest au sein de la ZABRI : http://www-iuem.univ-brest.fr/zabri/fr/Projet/theme-2.