Unité Sciences et Technologies Halieutiques

L'unité Sciences et Technologies Halieutiques au sein du département RBE développe des activités diversifiées dans le domaine de l’halieutique allant de la collecte des données au développement de travaux de recherche dans un contexte de continuum observation-recherche-expertise.

Organisation de l’unité

L’unité est organisée en deux laboratoires :

  • le laboratoire Biologie halieutique (LBH) à Brest,
  • le laboratoire Technologie et de Biologie Halieutique (LTBH) à Lorient.

Les axes de travaux de l’unité

En matière d’halieutique, l’unité collecte des données sur les ressources et leurs usages, à bord des navires professionnels, dans les ports, auprès des armateurs à la pêche, et à bord des navires océanographiques Thalia et Thalassa. Elle développe des systèmes d’observation et de mesure in situ des engins de pêche (vidéo et acoustiques) pour visualiser ces engins en opération, le comportement des poissons et pour qualifier les pêches expérimentales et commerciales. Un dispositif innovant d’acquisition de connaissances en appui à l’approche écosystémique est développé : il s’agit d’un réseau de mesure de l’activité de pêche et des paramètres environnementaux à bord de navires de pêche volontaires.

Les outils de bancarisation et d’administration des données halieutiques sont développés en collaboration avec le département Infrastructures marines et numériques. Les données sont traitées en faisant appel à des outils statistiques pour automatiser le croisement des sources d’informations à des fins de qualification des données et de production d’indicateurs.

Recherche

Les recherches sont structurées autour de trois axes :

  • Dynamique spatio-temporelle d’espèces exploitées sous forçages environnementaux et anthropiques
    L’objectif est d’élucider des questions clés, telles que la biogéographie des stocks, l’identification de zones fonctionnelles, la connectivité des populations, au travers du couplage ressource/environnement. Au-delà des aspects fondamentaux, ces développements ont pour objectif de fournir des éléments de connaissance aux autres axes, notamment dans la définition des habitats essentiels et la structuration des stocks exploités, et ont pour vocation finalisée de nourrir et de faire évoluer l'expertise avec de nouveaux modèles ou indicateurs dans le cadre de l’Approche écosystémique des pêches.
  • Interactions entre usages des ressources et des espaces dans les écosystèmes marins
    Cet axe offre des perspectives dans les contextes de la mise en œuvre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), du développement des énergies marines renouvelables, de la mise en place d’aires marines protégées et de la Politique Commune des Pêches. Un premier volet est relatif aux processus de captures et à l’évaluation de l’impact des engins de pêche sur les écosystèmes, en s’attachant aux possibilités de le réduire. Un second volet porte sur les concurrences d’usages dans la bande côtière, en intégrant les données de géolocalisation des activités de pêche dans les analyses et la modélisation.
  • Développement de méthodes d’évaluation des pêcheries dans le cadre de l’approche écosystémique des pêches
    L’expérience acquise dans le domaine de l’évaluation des stocks, ainsi que les collaborations engagées depuis de nombreuses années avec l’unité d’Économie Maritime (EM) motivent un investissement scientifique sur un axe portant sur des développements méthodologiques, en cohérence avec les orientations du Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM) et du Comité Scientifique, Technique et Économique de la Pêche (CSTEP). Ainsi, les approches par pêcherie et plurispécifiques, les plans de gestion à l’échelle des écorégions et l’évaluation de leurs impacts bio-économiques, le développement de méthodes d’évaluation alternatives aux modèles analytiques, dans les cas où les données disponibles sont un facteur limitant, sont des sujets sur lesquels l’unité STH peut faire valoir sa contribution scientifique, dans un cadre européen.

Ces trois axes de recherche sont interdépendants et complémentaires. Les connaissances acquises en biologie et en écologie sont appelées à améliorer les diagnostics sur les ressources exploitées et la modélisation bio-économique. La prise en compte de la dimension spatiale dans les recherches est transversale, car relative aux activités de pêche, à la structuration spatiale des zones fonctionnelles des espèces étudiées, ainsi qu’à l’impact des engins de pêche sur les fonds.

En termes, d’expertise et d’avis, l’unité intervient à différentes échelles dans divers domaines. Elle est impliquée dans les expertises internationales, européennes et nationales. Elle contribue à l’évaluation des pêcheries du golfe de Gascogne jusqu’à l’Écosse. Les autres expertises sont relatives à la mise en œuvre de la DCSMM, aux sollicitations régionales de la Direction interrégionale de la mer sur l’état d’exploitation de ressources côtières, à l’analyse des effets d’autres usages que la pêche et d’aménagements en mer sur les ressources et les écosystèmes marins, à la qualification d’engins de pêche du point de vue de leur sélectivité, de leur impact sur les fonds marins, et de leur consommation énergétique induite.