La science dessine l’horizon d’une pêche plus durable

Comment se portent les populations de poissons pêchées en France en 2020 ? Leur démographie est-elle au beau fixe ou au contraire au creux de la vague ? Le renouvellement des générations de poissons est-il assuré, et les écosystèmes auxquels ils appartiennent sont-ils suffisamment productifs et en bonne santé, pour que les eaux fréquentées par nos pêcheurs continuent d’être durablement poissonneuses, aujourd’hui comme demain ?

Toutes ces questions sont autant d’enjeux majeurs pour la France, quatrième pays en termes de volume de poissons capturés en Europe, derrière le Royaume-Uni, le Danemark et l’Espagne. Comme chaque année les scientifiques, dont ceux de l’Ifremer, tentent d’y répondre en fournissant des diagnostics qui permettent de dresser un bilan annuel de l’état des principales populations pêchées.

Quelles tendances se dégagent pour 2020 alors que la crise du COVID conduit la filière pêche dans une zone de fortes turbulences ? L’Ifremer accompagnera les pêcheurs et travaillera à la conservation des écosystèmes marins car résoudre l’équation d’une pêche plus durable implique de mieux faire rimer exploitation des ressources et conservation du milieu. Veiller à maintenir cet équilibre complexe : tel est le rôle crucial de la science et des chercheurs de l’Ifremer.

En 2020, 60 % des 400 000 tonnes de poissons débarqués en France métropolitaine proviennent de populations exploitées durablement, contre 15 % il y a 20 ans. Mais la surpêche touche encore 21% des populations, et 2 % sont considérées comme « effondrées ». Côté Méditerranée, malgré l’exemple encourageant de la restauration du thon rouge, la situation reste globalement source de préoccupation.

L’année 2020 s’inscrit dans le sillage des années précédentes avec des chiffres qui attestent d’une exploitation plus durable des populations de poissons pêchées en France. Cette amélioration constatée ne doit toutefois pas masquer les importants efforts qui restent à accomplir pour se hisser au niveau des objectifs fixés par la Politique Commune des Pêches, encore loin d’être atteints.

Effets secondaires du COVID 19, la crise sanitaire fragilise l’économie. Une contagion à laquelle n’échappe pas la filière pêche, bousculée par les effets induits du coronavirus. L’Ifremer mobilise ses équipes spécialisées dans la production de données halieutiques et ses économistes de la mer pour évaluer l’onde de choc provoquée par la crise sanitaire sur le monde de la pêche.

Si l’avenir des principales populations de poissons pêchées en France s’éclaircit à la faveur d’une gestion plus durable, le cas de la Méditerranée reste cependant plus sombre, marqué par une situation de surpêche chronique.

Poisson particulièrement prisé des français, le merlu a parfois payé au prix fort sa popularité sur les étals. Ce prédateur nocturne établi le long des côtes atlantiques et méditerranéennes s’est maintenant largement rétabli dans le Golfe de Gascogne et l’Atlantique nord mais son déclin reste  préoccupant en Méditerranée…

Vous bloquez sur un terme ? Un concept freine votre compréhension ? Ce petit lexique de la pêche pourrait bien vous sauver la mise !