Pêches maritimes
L’environnement marin est un système dynamique présentant une forte variabilité liée à des phénomènes d’origines naturelle et anthropique. Les diverses pressions exercées par l’homme sur cet environnement (exploitation des ressources vivantes, rejets de contaminants, aménagements du littoral, …) ont fortement augmenté aux cours des dernières décennies, générant des évolutions importantes dans les écosystèmes marins et dans leurs usages, en particulier en zones côtières.
Accompagner un développement durable de la pêche dans un contexte de changement global et développer la valorisation des ressources biologiques marines sont des enjeux majeurs pour la société, que l'Ifremer a vocation à supporter.
Le maximum du potentiel mondial de captures de poissons, mollusques et crustacés dans les écosystèmes marins et continentaux a été atteint il y a environ deux décennies. D’après la FAO (SOFIA 2012), le volume mondial des prises déclarées est voisin de 90 millions de tonnes par an (88% pour les eaux marines) avec 68 millions de tonnes destinées à l’alimentation humaine contre 60 millions de tonnes pour l’aquaculture mondiale.
Contexte réglementaire
Des éléments nouveaux influent sur la durabilité de la pêche. La réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP) vise en particulier à maîtriser la capacité des flottilles pour éviter les situations de surcapacité par rapport au potentiel halieutique. Elle prévoit aussi d’obliger progressivement au débarquement de toutes les captures, d’accentuer la régionalisation des mesures de gestion, de renforcer la participation des parties concernées et la lutte contre la pêche illégale, non déclarée, non réglementée (INN) et de créer un fond européen unique pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp). Une priorité de la PCP est de ramener et maintenir l’exploitation des stocks halieutiques à des niveaux permettant d’obtenir le rendement maximum durable (RMD).
Une ambition de la nouvelle PCP est également une mise en cohérence avec le « pilier environnemental » de la politique maritime intégrée (PMI) de l’UE, à travers la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM). Son objectif stratégique est la convergence avec l’ensemble des politiques sectorielles communautaires, dont la PCP. Parmi les onze descripteurs du bon état écologique (BEE) de la DCSMM figurent les effets des contaminants chimiques sur les espèces exploitées et les écosystèmes, et leur présence dans les aliments d’origine marine.
La durabilité de la pêche ne peut en effet s’appréhender qu’en prenant en compte les usages influant sur les ressources biologiques aux différentes échelles, le changement global et les différentes pressions s’exerçant dans le milieu marin, et ceci au travers d’une approche écosystémique. La connaissance et la mise en valeur de façon durable des écosystèmes marins et services associés passent par la compréhension et la représentation de leur dynamique.