3 juillet - Encore des moutons...

Légende : La mer continue de moutonner.

Ambiance morose à bord de L’Atalante ce matin. On attend 10 heures pour prendre une décision concernant la plongée du jour. L’état de la mer et les prévisions météo ne laissent guère de doutes : le Nautile restera à bord aujourd’hui. L’équipe Nautile en profite pour avancer la maintenance du submersible, les scientifiques s’occupent de leurs rapports et du rangement des labos.

La plongée sur les Vésicos est reportée à demain. La météo semble vouloir s’améliorer...

En attendant, Luciana, étudiante en thèse mexicaine nous livre ses impressions sur sa 1ère plongée Nautile : "Plonger avec le Nautile était incroyable!… Observer les échantillons en dehors de leur milieu naturel est déjà rare et exceptionnel, alors imaginez observer ces êtres vivants par 1600 m de profondeur dans leur milieu, c’est tout simplement fabuleux !"

Yann, l’un des pilote du Nautile, nous a donné les instructions sur la sécurité à bord, et la première chose qu'il nous a dit c'est "Le sous-marin est inconfortable". Et c'est vrai! On est dans un petit siège, couché sur le ventre, face à un petit hublot. L'observation à l'extérieur est difficile, il faut appuyer le visage sur le hublot qui se refroidit vite et est entouré de grosses vis et il faut sans cesse tourner la tête afin de pouvoir tout observer. On oublie tous ces désagréments car le panorama est magnifique, alors que j'imaginais voir un désert à cette profondeur.

En commençant la descente, on voit des particules qui flottent dans l'eau (phytoplancton); elles ont toutes des formes différentes. De temps en temps, hop!, un petit organisme (zooplancton) croise et mange des particules. Après quelques minutes, quand on est à 70 m de profondeur, la lumière commence à diminuer, à 100 m on est dans la pénombre et à 150-200 m c'est l'obscurité totale, ici commence la nuit éternelle.

Une demi-heure plus tard, le Nautile allume sa lumière, et on est au fond, à presque 1600 mètres de profondeur. Tout est vert, le fond est vaseux et désert. En avançant, on rencontre de temps en temps des méduses violettes qui traversent devant nous. Soudain, on voit au loin un tapis blanc, on dirait un vrai tapis de la taille que l'on a chez nous, et quand on se rapproche, on remarque que ce tapis est composé de fins filaments. Après analyse au laboratoire, nous constatons que ces filaments sont des millions de bactéries! C'est pour faire ce type d'analyse que le Nautile prélève des échantillons. Des tubes sont enfoncés dans le sédiment par le bras du Nautile afin d'y prélever des carottes de sédiments. Ces prélèvements sont contrôlés par un pilote confirmé. A côté du tapis, il y a beaucoup d'autres petits organismes, des ophiures (petites étoiles de mer) qui semblent être en train de faire l'escalade, des anémones qui montrent leur tentacules, des galathées (espèce de crustacé) qui mangent en marchant, et des bivalves enfoncés dans le sédiment qui sortent leurs siphons. Les échantillons étant pris, ils sont prêts à être remontés en surface. Les lumières du Nautile s'éteignent et la remontée dans l'obscurité commence silencieusement. »

¡ En español !

Más cabrilleo...

Leyenda : La superficie del mar continúa en cabrilleo.

Esta mañana el ambiente a bordo del buque l’Atalante se siente sombrío. Tenemos 10 horas en espera de poder decidir sobre el destino de la inmersión del día. El estado del mar y el pronóstico del tiempo no dejan duda alguna que el Nautile permanecerá el día de hoy a bordo. El equipo técnico del Nautile aprovecha para darle mantenimiento al sumergible, en tanto que los científicos se ocupan de realizar sus informes de la campaña y de ordenar los laboratorios.

Los resultados de la inmersión para la colecta de Vesicómidos la informaremos mañana. Aparentemente el clima podría ir mejorando...

En espera de la inmersión de hoy, Luciana, quien realiza su tesis doctoral en Alemania nos da la impresión a la primera inmersión que realizó a bordo del Nautile : «Realizar la inmersión a bordo del Nautile fue increíble!…El poder observar las muestras que tomaríamos directamente en su medio natural es raro y a la vez excepcional el observar a estos seres vivos a 1600 m de profundidad en su ambiente, es simplemente fabuloso!

Yann, uno del piloto del Nautile, nos dio las instrucciones sobre seguridad a bordo, y la primer cosa que nos dijo es - el submarino es incómodo. ¡Y es la verdad! Se está en una pequeña plancha, acostada sobre el vientre, ante una pequeña claraboya. La observación hacia el exterior es difícil, es necesario apoyar la cara en la ventanilla la cual se enfría rápidamente y está rodeada de grandes tornillos, es necesario voltear sin cesar a la cabeza con el fin de poder observarlo todo. En un momento se olvida uno de todas estas molestias ya que el paisaje es espléndido ya que me imaginaba ver un desierto a esta profundidad.

Al iniciar el descenso, se ven partículas que flotan en el agua (plancton); tienen formas muy diferentes. De vez en cuando, aparece un pequeño organismo (necton) que se atraviesa y se come las partículas. Tras algunos minutos, cuando alcanzamos los 70 m de profundidad la luz comienza a disminuir, a 100 m se encuentra en penumbras y entre 150 y 200 m de profundidad el ambiente es de oscuridad total, es aquí donde comienza la noche eterna.

Media hora más tarde de dejar la superficie, el Nautile enciende su luz, nos encontramos casi a 1600 metros de profundidad. Aquí el fondo tiene una coloración verdosa, el fondo es fangoso y tiene la apariencia de un desierto. Al avanzar, se encuentran de vez en con medusas púrpuras que se atraviesan al sumergible. Repentinamente, a lo lejos se ve un tapete bacteriano blanco, que cubre de la misma manera que alfombra en casa el fondo marino, y al acercarse, es factible ver que la alfombra está formada por miles de pequeños filamentos. ¡Después de análisis al laboratorio, constatamos que estos filamentos son millones de bacterias! El Nautile toma este tipo de muestras que permiten realizar estos análisis en la escala de resolución espacial fina. Por medio del brazo del Nautile se insertan en la superficie del mar cilindros de policarbonato que permiten recuperar cilindros de sedimento. Uno de los pilotos controla que las colectas sean adecuadas. A un lado del tapete bacteriano hay muchos organismos pequeños llamados ofiúridos (pequeñas arañas de mar, anémonas que muestran sus tentáculos, los galatéidos (especie de crustáceo) que comen mientras se desplazan, y de los bivalvos que viven en el interior del sedimento y quedan entrever sus sifones. Una vez concluida la toma de muestras se inicia el ascenso a la superficie. Las luces del Nautile se apagan y la oscuridad comienza a desaparecer silenciosamente.»