Une « lady » invasive

Tous les 15 jours, Ifremer vous dévoile les secrets des océans en partenariat avec Le Télégramme.

Malgré son corps gélatineux, Mnemiopsis leidyi n’est pas une méduse, mais un cténophore bioluminescent originaire de la côte Est du continent américain. Très résistant, ce prédateur vorace de zooplancton (copépodes et larves de poisson) et de proies plus grosses, supporte de grands écarts de température et de salinité, des taux d’oxygène très bas et de grandes périodes de jeûne. Les individus, hermaphrodites, peuvent atteindre leur maturité sexuelle en deux semaines et produire près de 10.000 œufs par jour. Par forte concentration, les bancs de cténophores perturbent le fonctionnement de l’écosystème et l’ensemble de la chaîne alimentaire. Repérée pour la première fois en 2005 dans le port du Havre, l’espèce est depuis observée régulièrement en baie de Seine et sur les côtes françaises de la mer du Nord. Son éventuelle explosion démographique et ses conséquences sur l’environnement constituent une préoccupation écologique majeure.