L’océan comme objet mathématique : le projet « Stochastic Transport in Upper Ocean Dynamics » remporte une bourse d’excellence de l’European Research Council (ERC)

Le projet STUOD porté par l’Imperial College of London, l’Inria et l’Ifremer a remporté l’appel à projets ERC Synergy Grant 2019 et figure parmi les 37 lauréats de ce dispositif d’excellence.

La bourse ERC Synergy Grant est l’un des dispositifs de financement des projets de recherche du programme Horizon 2020. Hautement compétitive, elle s’adresse à des équipes de 2 à 4 chercheurs européens afin de leur permettre de lancer un programme de recherche ambitieux aux frontières de la connaissance. Chaque projet se voit attribuer un budget d’environ 10 millions d’euros pour une durée de 6 ans. L’excellence scientifique est l’unique critère de sélection.

L’océan comme objet mathématique pour mieux comprendre les dynamiques de ses couches supérieures, telle est l’ambition de Darryl Holm et Dan Crisan (Imperial College of London), Etienne Mémin (Inria) et Bertrand Chapron (Ifremer).

L’océan, en échange avec l'atmosphère, est le lieu d'interactions d’une extrême complexité sur une gamme très large d'échelles spatio-temporelles. Quoique souvent observables, il n’existe pas à l’heure actuelle de capacité numérique suffisante pour les analyser et les comprendre. C’est l’objet de ce projet exploratoire ambitieux.

Le projet STUOD propose d’élaborer un cadre mathématique nouveau, renseigné par des mesures de très haute résolution, à partir d’observations satellite et in situ, pour mieux comprendre les variations rapides de la dynamique de l’océan sur son évolution à court et à long terme. « Un cyclone, par exemple, n’a pas qu’un impact local et éphémère, » explique Bertrand Chapron « Il a des conséquences fines et parfois importantes sur le très long terme.  C’est le cas également pour les efflorescences de micro-algues ou les dérèglements biogéochimiques des eaux de surface. La question étant d'approcher leur véritable influence sur les tendances du système océan-atmosphère. »

Ce cadre mathématique rigoureux permettra d’analyser les évolutions des couches supérieures de l’océan et, in fine, de mieux les prédire grâce à des observations et des simulations numériques adaptées.