Directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) : L’évaluation initiale des eaux marines est disponible.

En 2012, la première évaluation de l'état du milieu marin avait constitué une étape primordiale dans la mise en œuvre de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) et de la protection de nos eaux marines métropolitaines. Cette évaluation initiale vient de faire l’objet d’un travail d’édition. Ces résultats constituent un socle pour le lancement cette année d’une première actualisation de l’évaluation de l’état du milieu marin, nouvelle étape vers l’objectif ultime de la DCSMM : atteindre le « bon état écologique » de nos eaux.

Un état des lieux des eaux marines unique en France

Coordonnée par l’Ifremer et l’Agence des aires marines protégées pour le compte du Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM), la première évaluation initiale du milieu marin a dressé un état des lieux unique en France de l’état des eaux marines métropolitaines. Un travail d’édition vient d’être finalisé avec le soutien du Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer. Les travaux couvrent des domaines extrêmement vastes : de la côte aux abysses, de l’eau à la matière vivante ou aux sédiments, des eaux de surface aux sous-sols, des activités anthropiques (dragage, pêche, tourisme, contaminations…) à l'ensemble du réseau trophique (bactéries, plancton, algues, poissons, mammifères marins…).

« Ce travail, d’une ampleur considérable, rassemble une centaine de documents pour chaque région marine de métropole, plus de 400 cartes et près de 4000 pages de synthèses », précise Jérôme Baudrier, en charge de la coordination de la surveillance au titre de la DCSMM à l’Ifremer.

L’évaluation initiale est accessible sur les pages web DCSMM de l'Ifremer, hébergées sur le site Ifremer Sextant.

Ces travaux ont conduit à développer la bancarisation de nombreuses données et à une cartographie des résultats, accessibles sur le même site internet.

Une actualisation prévue tous les 6 ans

La DCSMM prévoit d’actualiser tous les 6 ans l’évaluation de l’état du milieu marin. Dès cette année, les documents de l'évaluation initiale de 2012 serviront de point de départ à la première actualisation programmée pour 2018.

Cette prochaine évaluation portera sur l'intégralité des eaux marines métropolitaines, découpées en quatre sous-régions marines : « Manche – mer du Nord », « Mers celtiques », « golfe de Gascogne » et « Méditerranée occidentale ». Elle comprendra :

  • une analyse économique et sociale de l'utilisation de ces eaux et du coût de la dégradation du milieu marin ;
  • une analyse des principales pressions et des impacts, notamment dus à l'activité humaine, sur l'état écologique de ces eaux ;
  • une analyse des caractéristiques essentielles et de l'état écologique de ces eaux permettant d’évaluer la distance qui nous sépare de ce qui est considéré comme le « bon état écologique » des eaux.

Une mobilisation exceptionnelle d'experts

De nombreux experts participent à ces évaluations : 175 experts ont été mobilisés pour l’exercice de 2012. Ils proviennent des principaux établissements scientifiques et gestionnaires français : l’Agence des aires marines protégées (AAMP), le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer), le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), le Service Hydrographique et Océanologique de la Marine (SHOM), des universités, les Agences de l'eau, des services ministériels…

La DCSMM : une stratégie pour protéger le milieu marin
La directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) est une directive européenne adoptée le 17 juin 2008. Elle appelle les États membres de l'Union à prendre les mesures nécessaires pour réduire les impacts des activités humaines sur le milieu marin, afin de réaliser ou de maintenir un bon état écologique de ce milieu d’ici 2020.
Cette directive environnementale développe une approche écosystémique du milieu marin et permet pour la première fois de disposer d’une vue globale de l’état de santé de nos océans en Europe. En France, la directive s'applique aux quatre régions marines qui composent les eaux métropolitaines : la Manche-mer du Nord, les mers celtiques, le golfe de Gascogne, la Méditerranée occidentale. Chaque région dispose d’un plan d’action comprenant : une évaluation initiale de l’état écologique des eaux marines et de l’impact des activités humaines, la définition et les objectifs de bon état écologique à maintenir ou atteindre, un programme de surveillance pour suivre l’évolution de l’état des eaux marines ainsi qu’un programme de mesures de gestion.